Mon propos
Évoquer l’enfance c’est forcément faire un retour sur soi et sur ses souvenirs enfouis et intimes. Alors il me vient naturellement à l’idée d’invoquer des personnages de contes populaires dans des décors naturels qui me sont familiers.
Les refuges de mon enfance le sont encore aujourd’hui. Si ces jouets et peluches incarnent mon innocence ou celle de mon enfant, je m’interroge : Aura-t-elle la possibilité de s’aventurer dans ces lieux ?
La question est d’autant plus importante qu’elle est double : Bien-sûr l’écologie, qu’advient-il de tous ces paysages ? mais pas seulement.
Lorsque j’étais petite, mon père me serinait « Ne va pas te promener toute seule là-bas, c’est trop isolé, tu pourrais te faire déculotter ! ». J’avoue, je ne comprenais pas du tout la portée de cette menace qui m’est désormais très claire, évidente. Notre monde a-t-il tant changé ou bien est-ce que l’on parle davantage des dangers que représentent certains adultes ? Parce que oui, le danger vient bien de l’être humain et non pas de la nature, ni des loups, ni des ogres de contes de fées.
Un choix esthétique
Malgré ma volonté de photos-montages très naïfs, aux incrustations brutales qui ne respectent pas les lois de la perspective, il flotte dans mon univers une atmosphère à la fois ludique, acidulée, sombre et inquiétante. Le pays des fées flirte avec le film noir.