« Lorsque les hommes dégénérés auront atteint leur déclin sur une terre à l’agonie, dénaturée, appauvrie de ses ressources et saturée d’acides et autres déchets toxiques. Alors les animaux rescapés de ce désastre programmé redeviendront les maîtres du monde. Ils règneront sans partage sur nos anciens territoires de jeux. »
Cette vision n’est pas récente. Il n’y a pas si longtemps l’explosion de Tchernobyl créait Prypiat, ville vestige désertée et repeuplée par quelques marginaux n’ayant plus rien à perdre, pas même la santé et par une multitude d’espèces animales qui témoignent de déficiences génétiques. Nous nous réfugions derrière la Science-fiction de Tarkovski et des frères Strougatski auteurs de Stalker et de sa « zone ».
Nous tergiversons sur un possible réchauffement climatique.
Lorsque j’ai pris connaissance de la banque de photos collectées et offertes par mes amis du cours de Regina Virserius, fraîchement revenus d’un workshop en Afrique du Sud, j’ai tout de suite été happée par le square. Il faut dire que je suis jeune maman et qu’à ce titre les jardins d’enfants font partie de mon nouveau quotidien. On m’a tout de suite détrompée : Les bambins ne gambadent pas en ces lieux jonchés de seringues et de drogués.Très vite j’ai cherché de quelle manière je pouvais m’approprier ces images et les intégrer dans mon univers et mes préoccupations.
Et depuis hier, voilà que nous entrons dans l’Ere d’un confinement planétaire. De nos fenêtres télévisuelles, nous épions impuissants une faune jusqu’alors invisible de nos cités urbaines occuper l’espace resté vacant. Pour ces gibiers sans prédateurs, ce n’est qu’une trêve hivernale. La Nature a horreur du vide.