Ikebana L’Art floral japonais

Ikebana enseigné par Nicole Dineur

C’est à l’occasion de la Fête des Jardins dans le Parc Floral de Paris, en bordure du Bois de Vincennes que j’ai découvert les créations des élèves de Nicole Dineur, grand maître diplômée de l’école Sogetsu de Tokyo.

Quel émerveillement ! Il en émane un sentiment de zénitude et de parfaite harmonie avec la nature.

Belle promesse d’enseignement !!!

Créations Nicole Dineur – Ikebana – ©AudreyLangePhotographe

Shin, Soe et Hikae

Je crois comprendre que tout commence par une trinité : « Shin » le ciel représenté avec un ruban en bleu ;  » Soe » l’homme au ruban rouge et « Hikae » la terre au ruban vert.

On mesure à l’œil les proportions de chaque branche et on les dispose d’après une ligne imaginaire à 0%, la verticale absolue signifiée ici par la tige de bambou nue.

  • Shin qui symbolise le ciel en bleu, est la branche la plus importante et la plus longue. Elle mesure 2 fois le diamètre du vase + sa hauteur.
  • Soe l’homme en rouge, est la branche intermédiaire qui doit mesurer entre 2/3 et 3/4 de Shin.
  • Hikae la terre en vert fait 2/3 ou 3/4 de Soe et se matérialise par des fleurs avec toujours du branchage « accompagnateur », pour garder l’harmonie.

La fleur devient le cœur. On choisi donc la fleur la plus épanouie pour la placer au centre de la composition et toutes sont orientées tête vers le ciel.

Shin Le ciel, Soe l’homme et Hikae la terre-Ikebana-©AudreyLangePhotographe

 

Ensuite chacun explore les infinies variations verticales ou obliques.

Là, je m’inquiète de savoir si je ne suis pas en train de trahir un secret qui ne se dévoile qu’aux initiés, un peu comme si je révélais un tour de magie. Sacrilège !

Soyez indulgents avec moi, l’apprentissage de ce langage c’est comme une quête initiatique. Il me faut prendre le temps !

Écouter et regarder

Dès mon 1er contact avec cet atelier j’ai posé l’appareil photo, croisé les bras et pris conscience qu’il fallait d’abord écouter et observer. Surtout observer car cette pratique requiert du silence, quelques murmures. Un moment de sérénité et de concentration que l’on s’offre en partage.

Depuis, je rejoins régulièrement un des cours afin d’observer cet apprentissage à l’Espace Daniel Sorano de Vincennes.

Des mains qui pensent

Si on ne reconnait pas la science de la composition florale, qu’est-ce que l’on photographie ? Tout au plus un bavardage photographique sans pertinence de quelques bouquets volés en toute indiscrétion par-dessus l’épaule.

Sans percevoir la moindre nuance de la main qui pense et qui accompagne du bras jusqu’au poignet avant de courber, couper, orienter la branche ou la fleur pour délivrer un message d’offrande.

L’Ikebana semble être un accueil dont il ne faut pas négliger l’architecture si l’on veut atteindre son cœur. C’est un poème qu’il faut décrypter bien en face et là, la nature vous tend ses atours pour une embrassade.

 

Technique du Kubari

En toute humilité, je crois qu’il me faudra du temps pour me familiariser avec cet art millénaire.

 

Merci mille fois au maître et aux élèves pour votre accueil chaleureux qui donne envie de poursuivre cette immersion.